De Spôjmaï Zariâb, écrivaine de langue persane renommée, de nombreux récits ont jusqu’à présent été publiés en persan et en français. Elle est née en 1949 à Kaboul. Son père, Abdulrôuf Panjshiri, était antiquaire et nourrissait un grand intérêt pour la culture, la littérature et l’histoire ; un intérêt qu’il a transmis à sa fille, qui, dès l’adolescence, s’est tournée vers la littérature et l’écriture de fiction.

Spôjmaï a poursuivi ses études secondaires au lycée Malalai de Kaboul, puis elle a étudié la langue et la littérature françaises à l’Université de Kaboul. L’amour de la littérature et des langues l’a conduite en France, où elle a continué ses études à l’Université de Besançon et obtenu un doctorat en littérature moderne. L’expérience de la vie en Europe s’est ensuite reflétée dans nombre de ses écrits, en particulier dans le roman « Dans un autre pays ».

Elle fait partie des premières femmes à s’être engagées dans l’écriture de fiction en Afghanistan et est l’une des premières autrices afghanes dont les œuvres ont été traduites en français. Ses débuts ont eu lieu à une époque où la société afghane n’était pas encore prête à accueillir la présence des femmes dans le domaine littéraire. Cependant, Spôjmaï a su, grâce à sa persévérance, imposer sa voix parmi les écrivains du pays. Avec la publication d’œuvres telles que « Sharang Sharang-e Zangha », « La Plaine de Caïn » et le roman « Dans un autre pays », elle a acquis une place particulière dans la littérature narrative en langue persane.

Le journal Le Monde Diplomatique, dans l’un de ses numéros de 1983, décrit sa capacité à représenter le monde fermé et révoltant avec une maîtrise exceptionnelle :

« Si les nouvellistes abondent dans la littérature contemporaine d’Afghanistan, peu d’entre eux ont su donner une vision aussi magistrale et condensée de mondes clos et révoltants où l’absurde ne le cède qu’à l’effroyable. »

Parmi ses œuvres, on peut citer le recueil de nouvelles « La Plaine de Caïn ». Ce livre a été publié pour la première fois en persan en 1988, puis en français sous le titre « La Plaine de Caïn » par les Éditions de l’Aube en 2001.

Un autre de ses ouvrages, « Ces murs qui nous écoutent », a été publié en persan en 2003 et traduit en français sous le même titre en octobre 2000. Ce livre propose un récit de la vie des habitants d’Afghanistan dans le contexte tendu de l’occupation.

En 2005, le recueil de nouvelles « Dessine-moi un coq ! » a été publié en français. Il comprend sept nouvelles, chacune construite à partir de souvenirs et de réminiscences du passé.

Le recueil « Les demeures sans nom : et autres nouvelles » est une autre œuvre de Zariâb, publiée en 2010, qui a reçu un large écho critique.

Spôjmaï Zariâb, en plus d’être reconnue parmi les écrivains en France et d’avoir exercé une influence notable sur la littérature persane et les récits afghans, a joué un rôle pionnier dans la société traditionnelle afghane. Elle est non seulement l’une des principales autrices d’Afghanistan, mais également l’une des premières femmes écrivains sérieuses du pays, inspirant de nombreuses femmes à prendre la plume après elle.

Spôjmaï Zariâb a acquis une renommée internationale grâce à des œuvres comme « La Plaine de Caïn » et « Le visage de la ville sur fond violet », ce dernier ayant été présenté au Festival d’Avignon en 1991. Michael Barry, critique français de littérature persane, l’a considérée comme l’une des figures majeures de la littérature persane et a traduit plusieurs de ses livres en français.

Elle vit actuellement en France.

Sources et références :

  1. La Plaine de Caïn (دشت قابیل), Spôjmaï Zariâb.
  2. Ces murs qui nous écoutent (دیوار ها گوش داشتند), postface de Michael Barry, critique littéraire français.
  3. Dessine-moi un coq (خروسی برایم رسم کن), recueil de nouvelles, 2005.
  4. Les demeures sans nom : et autres nouvelles (خانه‌های بی‌نام و داستان‌های دیگر), 2010.

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